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Pollinisation et fécondation de la plante'mère'

Alors entrons dans la pollinisation des grands iris barbus. L' iris est une plante facile à hybrider en raison de sa grande fleur ouverte et d'un accès facile vers les organes reproducteurs

 

 

Vous devrez être en mesure d'identifier deux parties de votre iris barbu, les anthères et les lèvres des stigmates. Le produit de l'anthère est le pollen qui sera utilisé pour polliniser la destinataire, ou la "plante-mère" qui produira la graine. Nous appellerons le 'père' la plante sur laquelle vous prenez les anthères. Vous pouvez identifier les anthères portant le pollen en pliant doucement les pétales de l'iris pour exposer le bras de style qui contient les deux organes reproducteurs trés proches l'un de l'autre. L'anthère est fixée sous le bras de style, et porte une poudre granuleuse blanche, ou jaune à maturité: c'est le pollen que vous allez utiliser pour la pollinisation. L'ensemble formé par l'anthère et le stilet qui la supporte est appelé étamine. Le pollen apparaît lorsque la fleur d'iris est ouverte depuis plusieurs heures. Pour empêcher l'auto-fécondation par les insectes, vous devez d'abord supprimer les trois étamines de la fleur ‘mère’ en saisissant soigneusement chaque filament avec des pincettes. Choisissez une fleur ’mère’ qui s’est récemment ouverte pour être sûr qu’un bourdon n'a pas déjà déposé du pollen. Avec des pincettes, prenez les trois étamines de la fleur ’père’ en choisissant une fleur dans laquelle le pollen semble poudreux. Sur la fleur ‘mère, avec le pouce et l'index, maintenez doucement écartés les crêtes du bras de style pour ouvrir la lèvre du stigmate. Avec l'autre main, tenir une étamine avec les pincettes de sorte que le côté poudreux soit dirigé vers le bas et ‘balayez’ d'abord dans le haut de la lèvre du stigmate, puis dans sa partie inférieure. Ne pas repasser deux fois au même endroit de peur d’enlever le pollen déjà déposé. Ensuite, prendre la deuxième étamine pour le second bras de style et enfin la troisième jusqu’à ce que  les trois lèvres du stigmate aient été chargées de pollen. Fixez une étiquette sur la tige, et écrire le nom des deux parents en commençant toujours par celui de la ‘mère’. Faire une description complète de votre croisement avec la date et l'objectif dans votre carnet d’hybridation. Il est préférable d'attacher lachement à un tuteur la tige porteuse de votre croisement.

Certains hybrideurs obtiennent de meilleurs résultats en croisant en début de matinée, mais je trouve que tout moment de la journée est bon à condition qu’il ne fasse ni trop chaud ni trop humide, ce qui nuirait à la réussite du croisement. Si vous devez faire un croisement par temps incertain, faîtes le au minimum trois heures avant une pluie puis couvrir la fleur avec un sac en plastique transparent avec un coin retiré pour permettre à l'air chaud de s'échapper. L'ovaire va se transformer peu à peu en une cosse (gousse) renflée. Dans environ deux mois, la cosse se mettra à brunir et se fissurera en commençant par le haut. C’est le moment de la récolter. Placer la dans un sac en papier et ranger la dans un lieu sec et frais pour compléter son séchage. Notez un identifiant composé d’un numéro pour l’année, suivi d’un autre numéro pour le croisement que vous ferez plus tard suivre d’une lettre pour le cultivar. Exemple 11-001-A (11, Année; 001 croisement; A cultivar). Il vous faudra lister tous les croisements par leurs numéros dans votre carnet d’hybridation. Une bonne tenue de  ce carnet est essentielle pour ne pas mélanger les divers croisements.

 

Les grains de pollen sont opérants en quelques minutes et descendent le long des tubes polliniques vers l'ovaire situé sous les sépales et enveloppé dans deux spathes. Retirez soigneusement ces deux spathes en les déchirant doucement latéralement afin de ne pas casser la fleur. Les pucerons peuvent se cacher sous ces spathes et saper le développement de la future cosse (gousse). Le pollen met environ 8-12 heures pour atteindre les ovules dans les ovaires. Il peut y avoir jusqu'à 100 graines par cosse de cultivar barbu, mais la moyenne est souvent de moitié moins, suivant le taux de fertilité des parents.